Une problématique qui revient tous les ans à la même saison, pas de manège aux écuries, et si la carrière tient généralement bien, entre gel ou boue, terrain trop dur ou trop profond, certains jours, pas d'autres choix pour monter que l'extérieur.
Et quand ces jours se prolongent, et que la cavalière de dressage commence à se morfondre sous la randonneuse, il est temps de penser à combiner les deux!
Parce que oui, les longues balades au pas en bord de route quand le reste des sols est impraticable, c'est bien pour le souffle du cheval et l'entretien global de la musculature, mais ça ne fait pas tout!
Ne reste qu'à dénicher la zone de travail idéal : le sol d'abord. Une allée de forêt sablonneuse, un chemin en herbe bien exposé, et nous voilà avec une carrière improvisée.
On commence par bien repérer la zone , à la fois pour faire comprendre à mon cheval qu'il n'y a pas de crocodiles, et s'assurer que le sol ne réserve pas de mauvaise surprise (trou...) et ensuite, tout est possible : cercles, serpentine entre les arbres, déplacements latéraux d'un bord à l'autre du chemin, épaule en dedans le long du bas côté, les particularités du terrain sont autant de sources d'inspiration!
Je place telle transition entre telle souche et tel arbre..., je profite de la zone dégagée à droite pour une demi-volte hanches en dedans, je repars en épaule en dedans sur le chemin...
L'idéal, une zone avec une petite pente, ainsi, même si l'état du sol oblige à ne travailler qu'au pas, y effectuer huit de chiffre et autres variations autour de la volte , vaut une bonne séance de gymnastique du cheval plus traditionnelle en carrière.
Et en extérieur en général (enfin pour mon cheval) en tout cas, pas de soucis d'impulsion , ce qui réserve généralement de belles sensations sur certaines figures de dressage!
Et enfin, autre avantage de l'extérieur pour les chevaux de dressage, à force de voir du pays et toutes sortes de situation (de l'oiseau qui s'envole, au sac plastique qui vole, au tracteur, vélo, chien et autre cueilleeu de champignons),
normalement, à force, cela rend moins regardant et plus concentré sur le travail!
Pour Eros, une chose est certaine, en cas de "bug" en extérieur, lui demander un exercice quelconque de dressage (mobiliser les hanches, les épaules...), bref, le reconcentrer sur sa cavalière et non sur les éventuels crocodiles, est un bon moyen pour faire redescendre la pression!
Je me souviens d'un stage il y a quelques années, où nous avions fait toutes les séances, de la mise en selle au dressage sur le terrain de cross du club, j'en garde un excellent souvenir (il y avait eu quelques courbatures aussi!), mais le travail de la direction, du tracé, en tournant autour des obstacles, des arbres, garder un contact constant avec la bouche du cheval en trottant et galopant sur les butes, dessiner des figures en passant dans le gué, c'était une expérience très enrichissante!
Alors oui, il est tout à fait possible de faire travailler correctement un cheval de dressage en extérieur! Voir même pour certains mieux qu'en manège, grâce à une impulsion meilleure!